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Le fabuleux destin de Metro Paris

Matthieu Gagnot

Matthieu Gagnot

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Conçue par 2 frères informaticiens, Metro Paris est devenue en quelques mois une application incontournable pour la plupart des Parisiens qui possèdent un iPhone. L’affichage des métros, fast-foods et magasins en réalité augmentée lui a valu plus de 500 000 téléchargement sur iTunes, ainsi que quelques récompenses bien méritées. Comment se conçoit une appli iPhone à succès? Rencontre avec Antoine Morcos, développeur comblé.

Metro-paris

Onsoftware: Comment vous est venue l’idée de l’application Metro Paris pour iPhone?
Antoine Morcos: L’idée nous est venue d’un besoin personnel. Nous voulions une application pour se déplacer dans le métro parisien. Nous avons pensé que ça intéresserait tous les Parisiens qui prennent le métro. Nous l’avons lancée sur l’App Store et elle a eu pas mal de succès dès le début. Ensuite, nous avons ajouté des fonctionnalités, notamment la réalité augmentée, l’été dernier.

Avez-vous prévu d’autres nouveautés pour cette application ?
Pour le moment, nous prévoyons d’ajouter de nouveaux partenaires qui afficheront leurs points d’intérêts dans l’application. Mais nous avons un peu mis de côté le développement parce qu’on se concentre sur des projets pour l’iPad, qui va être lancé dans 1 mois. Nous avons plusieurs applications en projet mais on ne peut pas en dire plus pour l’instant.

BWCombien de personnes ont participé au développement de Metro Paris ?
Nous sommes 2 depuis le début, moi et mon frère. Nous sommes tous 2 ingénieurs en informatique. Nous avons créé notre société il y a quelques années, Presselite. Au départ, nous étions spécialisés dans le Web, avec Gamekyo.com, un site sur les jeux vidéo et le cinéma. Depuis 1 an, nous nous spécialisons dans les applications pour mobiles, sur iPhone et Android. Et bientôt sur Samsung et Windows Mobile.

Cela a été difficile de créer une application pour iPhone et de la mettre sur l’App Store?
C’est assez simple, en fait. Il suffit de s’inscrire en tant que développeur sur le site d’Apple. L’abonnement coûte 99 euros à l’année. Ensuite, nous développons via Xcode, le kit de développement pour iPhone, qui est gratuit. Nous envoyons l’application à Apple, qui la vérifie et la met en ligne sur iTunes.

Vous attendiez-vous à un tel succès?
Nous ne doutions pas de l’intérêt de l’application. Nous savions que beaucoup de Parisiens l’utiliseraient parce que le métro parisien est assez compliqué. L’autre cible, ce sont les touristes: quand ils viennent à Paris, ils sont un peu perdus dans le métro. Metro Paris est utile aux touristes et aux Parisiens, ce qui fait un public assez large.

Vous avez eu beaucoup de couverture médiatique?
Oui, depuis que nous avons ajouté la fonction de réalité augmentée, depuis la rentrée 2009, nous sommes sollicité par la presse et la télé. Nous avons eu un reportage de France 2, de Canal Plus, de BFM… Des journaux papier: Le Point, La Tribune… Beaucoup de gros médias. La réalité augmentée suscite beaucoup d’intérêt. Nous, nous essayons de nous différencier des autres en proposant notre propre technologie.

En dehors de Paris, pour quelles villes proposez-vous la réalité augmentée?
Il y a une application de Métro dans 18 des plus grandes villes du monde, mais seulement 5 ou 6 bénéficient de la fonction de réalité augmentée.
Là, par exemple, j’étais à Barcelone. J’ai été obligé d’acheter mon application Métro Barcelone pour me diriger dans le métro! C’est amusant de voir que nous-mêmes, nous avons besoin de notre application. Mais sur Barcelone, il n’y a pas la réalité augmentée ! Nous avons regretté de ne pas l’avoir ajoutée, nous en aurions eu besoin…


“A Barcelone. J’ai été obligé d’acheter mon application Métro Barcelone pour me diriger dans le métro!”

Par rapport à Metro Paris, le reste du catalogue est un peu inégal, il y a des applications moins abouties, comme Flash Light Color par exemple. Vous assumez tout?
Oui, il y a des petits utilitaires assez simples à programmer. Nous avons développé un parc d’applications et pour chacune, nous ne pouvions pas passer autant de temps que sur Metro Paris, qui nous a pris des mois et des mois de développement. Ces petites applications nous prennent quelques semaines. Nous sommes obligés de les faire, pour être rentables au final.

Vous êtes toujours 2, vous projetez d’agrandir l’entreprise?
Nous espérons embaucher plus de développeurs dans les semaines qui viennent. Nous avons pas mal de sollicitations des grands constructeurs, trop pour 2 personnes. Nous allons y réfléchir.

Comment va évoluer la réalité augmentée, selon vous?
La réalité augmentée devrait bientôt permettre d’afficher des publicités géo-taguées. On verra des publicités apparaître selon la position de l’utilisateur. En face d’un fast-food par exemple, celui-ci va afficher via la réalité augmentée des promotions, des menus… Un peu comme les affiches publicitaires qu’on voit dans les rues de Paris, mais en réalité augmentée, donc on ne subira pas les affiches qui ne nous visent pas. Si l’utilisateur ne veut pas les voir, il éteint son téléphone et il peut les éviter.

Au niveau du matériel, la réalité augmentée implique-t-elle de modifier la façon de fabriquer des téléphones?
Bonne question, je ne pense pas que les constructeurs prennent déjà en compte ce facteur. C’est encore trop tôt. La technologie se développe rapidement au niveau software, mais c’est plus lent au niveau hardware. Par exemple, l’iPad n’aura pas de caméra: on ne peut pas l’utiliser pour la réalité augmentée. Des petites choses comme une caméra ou une boussole peuvent nous permettre de développer les possibilités de la réalité augmentée.

Voir aussi

Presse Elite: le site officiel

Metro Paris: La page de l’application

Metro Paris: Le test sur Softonic

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